La traduction à l’épreuve des publications périodiques : problématiques théoriques et enjeux méthodologiques pour une analyse transnationale à grande échelle Appel à contribution, Universitat Oberta de Catalunya

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Appel à contribution pour les journées d’études 

« La traduction à l’épreuve des publications périodiques :  problématiques théoriques et enjeux méthodologiques pour une analyse transnationale à grande échelle »

Organisée par l’Universitat Oberta de Catalunya (Estudis d'Arts i Humanitats, projet de recherche MapModern) et l’Université Paris Sorbonne (Paris IV, Centre de recherche en Littérature comparée)

Date : 13 - 14 septembre 2018

Lieu : Universitat Oberta de Catalunya, Tibidabo 39 (salle Josep Laporte),  Barcelone

 Depuis quelques années, les études de traduction ont attiré de plus en plus de chercheurs issus de domaines divers. De la linguistique à la littérature comparée, de la sociologie à l’histoire culturelle, les approches se sont multipliées. C’est cependant depuis une perspective particulière que nous souhaitons aborder la traduction durant ces journées d’étude, celle des publications périodiques.

    Champ de recherche en plein essor, le monde des revues et des journaux littéraires est interrogé pour saisir l’atmosphère culturelle d’une époque, pour analyser la réception d’œuvres littéraires, pour reconstituer le flux des échanges internationaux et les canaux de transfert des littératures étrangères. Néanmoins l'analyse des traductions éparpillées dans les périodiques et les journaux littéraires reste fragmentaire, tandis qu’une réflexion théorique qui en aborde les enjeux tarde à voir le jour. Pourtant, face aux nombreux projets de numérisation des revues et de création de catalogues numériques, le besoin d’affronter des questions de méthode se fait pressant.

Le rôle majeur que jouent les périodiques dans le processus de réception et de transfert des littératures, dans la diffusion d’auteurs et d’œuvres, dans la création de réseaux transnationaux ainsi que dans l’établissement, le renforcement ou bien la mise en cause des hiérarchies culturelles transnationales est indéniable. D’autre part, les publications périodiques ont leurs propres spécificités. Leurs logiques les distinguent du monde du livre, avec lequel elles entretiennent cependant une relation constante. L’hétérogénéité du monde des publications périodiques, regroupant à la fois les journaux, les revues, les suppléments littéraires des quotidiens, etc., nous oblige à faire face aux différences non pas seulement des programmes littéraires, esthétiques voire idéologiques des périodiques, mais aussi de formats, de périodicité, de moyens économiques, de capital social, de canaux de diffusion, du public de référence.

Quant à la traduction littéraire, elle est largement présente dans les publications périodiques. Sa pratique se configure comme un phénomène complexe et aux multiples facettes, qui engendre des problématiques à la fois traductologiques, littéraires, politico-sociales et historico-culturelles. Les revues font souvent preuve d’une grande liberté dans la pratique et dans la publication des traductions littéraires. Il suffit de penser aux différentes manières de présenter les traducteurs, dont les noms sont tantôt indiqués, tantôt inconnus ; aux rapports avec les textes sources, dont l’indication ne s’avère pas toujours rigoureuse et qui peuvent parfois impliquer l’intervention, inavouée, d’une langue étrangère intermédiaire ; aux lieux d’apparition des traductions dans les différentes sections d’une revue, conférant aux textes étrangers des rôles divers et trahissant souvent les mécanismes implicites de la représentation des littératures étrangères et du rapport à l’ « autre » ; à la présence, ou non, d’un discours théorique sur la traduction qui en accompagne la pratique.

Néanmoins, ce phénomène demeure à présent peu exploré du point de vue théorique, tandis que ces traductions sont souvent extrapolées de leur contexte de publication pour être analysées dans leur dimension textuelle, en tant qu’objets autonomes du contexte paratextuel, littéraire, politico-social et historico-culturel dans lequel ils se situent. Ce genre d’analyse tend toutefois à privilégier les traductions signées par des traducteurs connus, qui sont souvent eux-mêmes des poètes ou des écrivains. Elles sont alors abordées dans l’ensemble de l’œuvre de leur traducteur. Ainsi, une canonisation se réalise, qui n’est cependant pas en mesure de rendre compte du flux effectif des traductions ni des implications du transfert des littératures étrangères dans les périodiques.

C’est en raison des caractéristiques spécifiques de ces objets que l’étude des traductions dans les publications périodiques nécessite une approche théorique propre et des méthodologies adéquates. Cette journée d'étude vise donc à explorer les enjeux théoriques d’une analyse qui sache restituer ces objets à leur contexte de publication, en articulant ainsi la théorie de la traduction et l’étude des publications périodiques.

Les contributions prendront la forme de communications de 20 minutes et proposeront des questionnements théoriques ou méthodologiques, éventuellement à partir de l’étude de cas spécifiques.

 

Plusieurs pistes de recherche pourront être explorées (liste non exhaustive) :

Plusieurs pistes de recherche pourront être explorées (liste non exhaustive) :

  • Méthodologies pour l’étude de la traduction dans les publications périodiques et de leurs rapports avec le monde de l’édition : 

    • Peut-on formuler une méthodologie spécifique pour l’étude des littératures étrangères et des traductions publiées dans les revues ? Dans ce sens, est-il nécessaire d’envisager une critique des traductions ayant des traits singuliers qui la distinguent de la critique littéraire habituelle ? Ne s’agirait-il d’une tâche collaborative et interdisciplinaire, étant donné le caractère multiculturel et multilinguistique de la traduction comme objet d'analyse?
    • Quels processus détermine le passage de textes traduits d’un périodique au livre ? Par quels mécanismes de sélection et de consécration aboutit-on à ce passage ? Que peut-il apporter le prisme de la traduction et des transferts des littératures étrangères à l’étude des rapports entre le monde des périodiques et le monde de l’édition ?
    • Comment envisager la récolte et l’analyse d’un nombre significatif de traductions éparpillées dans un corpus vaste de périodiques ?
  • Le rapport quantitatif/qualitatif dans l'analyse des traductions dans les périodiques: 

    • Quelles possibilités ouvre l’analyse quantitative pour l’étude des contenus étrangers et des traductions dans les revues ? Est-il possible d’élaborer des méthodes d’analyse quantitative de corpus vastes et hétéroclites qui dépassent les résistances opposées par les revues à ce genre d’approches, en raison de leurs caractéristiques spécifiques ?
    • Est-il possible de développer des techniques d’étude qualitative des données qui mettent en jeu l’analyse micro-textuel ou close reading, sans laisser de côté le macro-textuel ou distant reading ? De quelles méthodes dispose le chercheur pour étudier conjointement des objets sémiotiques aussi disparates (revues, livres, traductions) ?
  • L'approche sociologique/approche herméneutique des traductions dans les périodiques:

    • Est-il possible de conjuguer les approches intrinsèques et les approches extrinsèques, les problématiques intertextuelles et les problématiques sociologiques ? Comment peut-on envisager une synthèse entre ces deux approches que l’on considère de moins en moins comme antagoniques ? L’étude des traductions dans les revues peut-elle offrir des nouvelles perspectives méthodologiques dans ce domaine ?
  • Problématiques liées à la numérisation des revues et à la création de catalogues numériques : 

    • Comment la numérisation des revues et l'approche du big data dans les études littéraires ont changé les archives ? Comment travailler des grandes masses de donnés regroupant des contenus hétéroclites avec des outils numériques ? Quelles sont les possibilités et les limites du numérique et du big data pour l’étude des contenus étrangers et des traductions dans les revues ? Quelles résistances opposent les revues aux catégorisations imposées par la création de catalogues numériques ? Faut-il aller vers la définition d’une taxonomie ? Les projets de numérisation tendent à se concentrer dans les centres, comment les encourager dans les dites "périphéries" à fin d'aboutir à un partage des connaissances et de ressources plus égalitaire ?  
  • Méthodes d’analyse des réseaux des revues et perspectives pour une approche transnationale :

    • L’étude des échanges internationaux dans les revues nous mène-t-elle nécessairement vers une approche globale et d’analyse des réseaux ? Que révèle l’étude des revues à propos de l’articulation entre le niveau local, régional, national et international ? Comment l’étude des revues à une échelle transnationale peut-elle aider à repenser les rapports d’hégémonie et les hiérarchies culturelles internationaux ?

 

Modalités de soumission des propositions : 

Les propositions (environs 300 mots), accompagnées des coordonnées et d’une brève notice biobibliographique des auteurs, sont à envoyer avant le 15 février 2018 à Laura Fólica (lfolica @ uoc.edu), Diana Roig Sanz (dsanzr@uoc.edu) et Stefania Caristia (stefania.caristia @ gmail.com).

Langues de communication : anglais, français, espagnol, catalan. Lors des Journées d’études, un résumé élargi ainsi que les présentations en power point (si nécessaires) devront être rédigés en anglais pour assurer un vif échange entre les participants.

La participation aux Journées d’étude est gratuite, mais l’inscription est nécessaire tant pour les intervenants que pour les assistants, le nombre de places étant limité.

Les organisatrices prévoient l’édition d’un ouvrage collectif ou d’un dossier spécial dans une revue internationale (par peer reviewed/ évalué par des pairs), suite à une sélection des communications présentées lors des Journées d’étude. 

 

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